Inlassablement, les écologistes rappellent le marché de dupe qui a conduit à la décision de doubler l’autoroute A9 au niveau de Montpellier. Nous savons depuis le début que la transformation de l’autoroute actuelle en boulevard urbain risque d’être un gouffre financier pour la ville de Montpellier, l’agglo de Montpellier et le Conseil Général. Une note de la DREAL chiffrait pour la première fois ce gouffre la semaine dernière : plus de 200 millions d’euros, soit plus d’une année complète d’impôts des Montpelliérains. Sans compter les 3 millions annuels de frais d’entretien et de gestion de ce tronçon, qui pourraient échoir au Conseil Général.
Or le communiqué publié par la Préfecture ce matin (25 mars 2013) au sujet du coût de la transformation de l’actuelle A9 en boulevard urbain est très éclairant, et inquiétant.
Premièrement, il faut souligner que l’Etat a raison d’être très prudent sur le coût de ce chantier pharaonique car tout porte à croire que le chiffre de 200 millions d’euros avancé par la DREAL est effectivement bien en deçà de la réalité. Rappelons nous que les premiers chiffrages concernant la construction de la nouvelle A9bis tournaient autour de 500 millions ; ils dépassent 800 millions aujourd’hui…
Deuxièmement, quel que soit le chiffrage définitif (sans doute supérieur à 200 millions d’euros donc), l’Etat ne dément pas avoir l’intention de transférer l’actuelle A9 aux collectivités locales et ainsi transférer aux contribuables locaux, non seulement la charge financière du chantier de transformation en boulevard urbain, mais également les charges d’exploitation et de maintenance de cette infrastructure de manière définitive.
Implicitement et par-delà la diversion sur le chiffrage exact du chantier de transformation, le communiqué de la Préfecture confirme donc bien que l’Etat a fermement l’intention de refiler la patate chaude aux contribuables locaux ! CQFDIl faut une mobilisation unanime des collectivités locales (Conseil Général, Ville de Montpellier, Agglo de Montpellier) pour refuser ce transfert qui ressemble fort à un chantage, et exiger le maintien de l’A9 actuelle en concession, afin que sa transformation en boulevard urbain ne coûte pas un centime aux Montpelliérains et aux habitants de l’Hérault.Christian Dupraz