Le Conseil d’Agglomération s’est réuni hier vendredi 13 juin 2014, en séance spéciale, afin de débattre des orientations de la nouvelle mandature en matière de transports publics. Ce débat me tient à coeur : militant des modes doux et en particulier du vélo, ancien animateur du collectif tramway de Montpellier, aujourd’hui vice-président de Hérault-Transports, j’ai suivi attentivement les débats.
Un débat démocratique
Il faut d’abord souligner l’intérêt de la forme. Prendre le temps d’une séance entièrement consacrée aux grands enjeux de la politique des transports témoigne, comme ce fut le cas pour la politique de l’eau, d’un véritable respect du travail délibératif de l’assemblée intercommunale. Cette avancée démocratique mérite d’être saluée.
Une évolution de la tarification qui encourage l’usage des transports publics
Sur le fond, l’écologiste que je suis approuve les évolutions proposées en matière de tarification des transports publics. Diminuer le prix de la carte de 10 voyages et, surtout, celui des abonnements sociaux va dans le bon sens. C’est un coup de pouce nécessaire en faveur du pouvoir d’achat. C’est aussi un signal opportun pour encourager l’usage des transports publics à l’échelle de l’agglomération.
Un moratoire sur la ligne 5 pour améliorer le projet et en phaser la réalisation
S’agissant de la ligne 5 de tramway, les écologistes ont toujours défendu des positions claires et constantes :
– ne pas amputer le parc Montcalm et privilégier un tracé par la route de Lavérune desservant la cité Paul Valéry ;
– faire l’économie des extrémités initialement prévues vers Prades et Lavérune dont les coûts s’avèrent totalement disproportionnés ;
– donner la priorité à la desserte des sites universitaires (y compris Supagro) en lien avec l’opération campus.
Le moratoire annoncé sur la ligne 5 est l’occasion de remettre à plat l’ensemble du projet et d’y introduire ces modifications. Nous y contribuerons de manière constructive en veillant à faire prévaloir des solutions à la fois efficaces et économes.
Pour la ligne 3 de tramway, priorité au prolongement, mais pas seulement vers les plages : vers les communes du littoral
S’agissant de la ligne 3, son terminus actuel à Pérols reste une aberration profonde, qui donne une image désastreuse de notre territoire aux touristes qui nous font l’honneur de nous rendre visite. Cette situation réclame une réponse urgente et nous soutiendrons sans réserve les propositions de coopération avec le Pays de l’Or qui iront dans ce sens. Mais un simple prolongement vers les plages les plus proches a peu de sens: aucune collectivité n’a, à ce jour, investi dans une ligne de tramway utilisée 3 mois par an. Le prolongement doit se faire, mais doit desservir toutes les communes littorales, de Palavas à la Grande-Motte.
Des lignes de BHNS mieux coordonnées avec le réseau de tramway de Montpellier
Une autre priorité, non évoquée hier, et que je souhaite rappeler, et la meilleure articulation du réseau de l’agglomération de Montpellier avec les réseaux inter-urbains de Hérault-Transport. La coopération à l’échelle du Grand Montpellier doit se saisir d’autres dossiers emblématiques et très attendus. Pour ma part, je défends la création d’une ligne de BHNS (bus à haut niveau de service, analogue en prestation à une ligne de tramway, mais beaucoup moins coûteux) sur le Nord de Montpellier, en collaboration étroite entre la Communauté de Communes du Grand Pic Saint-Loup et l’agglomération de Montpellier. Cette ligne a pour vocation de desservir Saint-Gély, Les Matelles, Saint-Mathieu de Tréviers, Prades, Saint-Clément de Rivière, Montferrier, et pourrait être un nouveau chantier de la coopération apaisée entre nos communautés de communes.
Mieux desservir l’aéroport oui, mais pas nécessairement par le tramway
La desserte de l’aéroport par une branche de la ligne 3 du tramway est une idée séduisante sur le papier. Et l’on peut légitimement se réjouir de constater que la nécessité d’améliorer cette desserte par les transports publics fasse consensus entre les intercommunalités de Montpellier et du Pays de l’Or. Mais le tramway n’est sans doute pas la réponse la plus appropriée. D’autres solutions, plus économes, plus souples et mieux adaptées aux besoins particuliers de l’activité aéroportuaire – relativement faible en volume et concentrée à certaines heures de la journée – méritent d’être étudiées. Une navette aéroport en site propre, modernisée, connectée à plusieurs lignes du réseau de tramway, peut être l’une de ces solutions. En toute hypothèse, le souci du bon usage des deniers publics et la recherche de solutions rentables devra guider la réflexion qui s’engage.
Je me déplace en fauteuil électrique et vous suis extrêmement reconnaissante d’avoir pensé à préférer le mode doux de transport des deux roues. Moi j’en ai quatre et emprunte effectivement de préférence à la route, les pistes cyclables et je remercie l’agglo sous le mandat précédent de les avoir développées de manière concomitante aux voie du tramway.
Merci de penser à arrêter ce développement d’un transport accessible à tous, bénéfique à une vrai réduction de la voiture (je ne prends plus ni ma voiture aménagée, ni le GIHP, car le tramway m’a redonné une véritable autonomie de déplacement car cela se passe tout le trajet dans le fauteuil et je conduis mon fauteuil sans dépendre d’un conducteur de voitures ou véhicule utilitaire). Je vois que pragmatiquement, en dehors de toutes bornes idéologiques, vous nous écoutez.
Par ailleurs démocratie = zéro ! La commission accessibilité TAM n’a pas été réunie pour qu’on lui annonce : STOP, on arrête tout, vous avez travaillé pour rien. Belle démocratie en effet, vive la transparence. Il n’y a plus d’argent ??? Alors, STOP ! Plus aucun projet de substitution ou nouveau ne doit être réalisé, logique oblige.