Les Montpelliérains n’ont pas à payer les factures de Jean-Pierre Moure !

Les finances publiques sont exsangues et les collectivités vont être soumises à une contrainte budgétaire dont certains élus n’ont pas pris la mesure.

Des choix courageux s’imposent.

Il est maintenant établi – plusieurs rapports récents le confirment – que les éventuelles économies à attendre de la réforme territoriale ne donneront leur plein effet qu’à moyen ou long terme.

Nos collectivités doivent donc réaliser, à court terme, des économies en remettant à plat les grands investissements programmés antérieurement. De grands projets doivent être revus ; si ce n’est dans leur opportunité du moins dans leur calendrier de réalisation.

 

 

C’est ce travail qu’a entrepris Philippe Saurel depuis 2 mois à la tête de la Ville et de l’Agglomération de Montpellier.

L’abandon de la marque Montpellier Unlimited – dont l’indécence a choqué- en a été le premier acte à la fois nécessaire et symbolique.

Avec l’annulation du projet d’extension du stade de la Mosson ce sont déjà plus de 40 millions d’euros d’argent public qui seront économisés sur ce mandat. La remise à plat de la ligne 5 du tramway va permettre également d’ajuster, dans le temps, ce projet à nos capacités financières.

Tout cela va dans le bon sens.

Mais d’autres factures laissées par la précédente équipe de Jean-Pierre Moure refont surface. Et celles-là sont autrement plus lourdes !

 

 

Le scandale de la gare TGV

Les dernières semaines ont mis en lumière un premier scandale majeur : celui de la nouvelle gare TGV. Un scandale sur lequel nous souhaitons ici revenir.

En préalable et pour couper court à tout malentendu, nous tenons à redire combien nous sommes fondamentalement favorables au développement du rail dont l’offre doit être modernisée et étoffée afin de constituer une alternative crédible à la route. C’est là un combat historique des écologistes !

Et c’est pour cette même raison que nous sommes favorables à la réalisation de la ligne ferroviaire nouvelle qui doit relier, à terme, Nîmes à Perpignan ; le premier tronçon de cette ligne étant actuellement en chantier avec le Contournement Nîmes Montpellier (CNM).

Le problème n’est pas là. Le problème est posé par la précipitation avec laquelle RFF veut réaliser, sur cette ligne nouvelle, une seconde gare TGV à Montpellier. En dépit du bon sens, contre l’intérêt des Montpelliérains et au seul service des intérêts financiers des opérateurs du BTP.

Alors que les travaux d’extension de la gare Saint-Roch ne sont même pas encore achevés, on voudrait, en effet, nous faire croire que la création d’une seconde gare TGV à 200 millions d’euros est une urgence pour Montpellier.

Rappelons que ce sont plus de 50 millions d’euros d’argent public qui sont déjà consacrés à la gare Saint-Roch avec pour objectif d’y accueillir 30% de voyageurs en plus d’ici 20 ans.

Notre gare centrale, desservie par 4 lignes de tramway et bientôt dotée d’un parking de 800 places, dispose des capacités suffisantes pour répondre à l’augmentation du trafic attendue avec la mise en service du Contournement Nîmes Montpellier (CNM).

Rien ne justifie de précipiter la réalisation d’une nouvelle gare TGV excentrée dont l’utilité n’est pas démontrée tant que la continuité du réseau à grande vitesse n’est pas assurée jusqu’à Perpignan. Or nous savons que la réalisation de ce chaînon manquant vers Perpignan ne sera malheureusement pas finançable à court terme.

Rien ne justifie une telle précipitation si ce n’est la logique obscure du contrat passé par RFF (maître d’ouvrage public du CNM) avec Oc’Via, la filiale de Bouygues chargée de réaliser le chantier du CNM.

Cette logique financière aveugle confine aujourd’hui à l’absurde. Les spécialistes du ferroviaire nous annoncent un trafic inférieur à 10 TGV par jour dans la nouvelle gare excentrée.

Bref, on nous rejoue la farce de la gare des betteraves, mais dans les vignes! En pire car à la place des champs c’est un million de m² de béton que l’on veut couler avec le quartier Oz. Des milliers de bureaux à équiper, à desservir par de nouvelles routes et une extension de la ligne 1 du tramway.

Le tout pour une facture d’au moins 100 millions d’euros supplémentaires à la charge des contribuables locaux !

Refusant d’envisager le moindre report de ce projet de gare TGV, RFF met le fusil sur la tempe des nouveaux élus.

En substance : « si les collectivités provoquent un retard dans l’application des clauses du contrat qui lie RFF à Bouygues, alors elles devront s’acquitter de pénalités financières exorbitantes ».

Ce chantage n’est pas acceptable !

Il est d’autant moins acceptable qu’il est parfaitement infondé : le contrat qui lie RFF à Bouygues ne porte, en effet, que sur la ligne CNM et pas sur la gare TGV ; celle-ci n’ayant fait l’objet par ailleurs d’aucune enquête publique.

Et ce ne sont pas les écologistes qui le disent. Ce sont les représentants d’Oc’Via (groupe Bouygues) qui ont pris la peine de nous écrire (et nous les en remercions) pour nous confirmer qu’ils ne sont pas engagés par contrat pour réaliser la gare TGV, mais bien seulement la ligne CNM.

Réaliser, à l’occasion de la ligne CNM, les aménagements conservatoires (plateforme, ouvrages hydrauliques, etc.) nécessaires la construction, dans quelques années, de la future gare TGV se justifie naturellement. C’est une sage précaution.

En revanche, construire la gare TGV elle-même et la mettre en service avant que la ligne nouvelle vers Perpignan ne permette d’y faire circuler des trains est une pure folie ! De celles qui risquent d’alimenter la funeste chronique des projets ferroviaires aberrants et des gaspillages d’argent public qui font les délices de la cour des comptes et la joie des JT de 13h.

Rappelons-nous Lyon Satolas TGV, Amiens TGV, Lorraine TGV … La liste est longue et elle n’est pas si vieille !

Il est hors de question que les Montpelliérains soient les prochaines victimes de l’aveuglement des technocrates du ferroviaire.

Les contrats privés passés avec Bouygues par le gouvernement Sarkozy n’ont pas à s’imposer au bon sens et au choix des citoyens qui se sont exprimés dans les urnes en mars dernier. La démocratie doit prévaloir.

C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des citoyens et des élus de l’Agglomération à défendre collectivement l’intérêt de notre territoire et l’intérêt de nos finances publiques locales.

Nous n’avons pas à soumettre nos choix d’investissements au diktat des financiers et des avocats de RFF.

Et nous mènerons la bataille, aux côtés de Philippe Saurel, pour remettre à plat le calendrier de cette seconde gare TGV.

De la même façon, nous serons solidaires de Philippe Saurel pour dénoncer l’irresponsabilité de Jean-Pierre Moure et l’incompétence de son entourage à l’Agglomération qui, en leur temps, ont tout fait pour masquer la réalité de ces dépenses pharaoniques et de ces calendriers délirants.

 

 

 

La bombe à retardement de l’actuelle autoroute A9 et du COM

Un autre dossier s’annonce, lui aussi, explosif : celui de l’actuelle autoroute A9 et du COM

En mars de l’année dernière, La lettre M dévoilait le pot aux roses.

En plus du coût du doublement dont le chantier est en cours, il faudra bien 200 millions d’euros supplémentaires pour requalifier l’actuelle A9 en boulevard urbain. Le chiffre, longtemps caché, est désormais officialisé.

Tout d’abord, cette révélation est de nature à remettre en question la sincérité des enquêtes publiques et diverses concertations qui n’ont jamais fait mention d’une telle dépense ; les dossiers se limitant à évoquer le coût de construction de la seule autoroute nouvelle estimé, aujourd’hui, à 800 millions d’euros.

Comme l’ont toujours dénoncé les écologistes, il y a là une véritable tromperie sur le coût réel du projet global de l’A9 qui dépassera donc bien le milliard d’euros !

Or, si les 800 millions du projet de construction de la nouvelle A9 sont censés être financés par Vinci autoroutes (donc par les usagers du réseau ASF) dans le cadre de son contrat de concession avec l’Etat, les 200 millions de la requalification de l’A9 actuelle vont être mis à la charge des collectivités, donc des contribuables locaux !

Mais quelle collectivité pourrait assumer le coût de ce chantier routier titanesque ?

Le Département a toujours fait savoir qu’il n’y mettrait pas un centime. Et André Vézinhet a eu la lucidité, en 2013, de soumettre au vote du Conseil Général un vœu qui clarifiait cette position.

L’Agglomération, au contraire, a toujours esquivé cette question. Et Jean-Pierre Moure a volontairement entretenu l’ambiguïté en confondant le coût de la nouvelle autoroute A9 (payée par ASF) et celui de la transformation de l’actuelle A9 (non pris en charge par ASF).

En cachant la réalité aux Montpelliérains, Jean-Pierre Moure n’a pas permis de mettre à plat les implications financières du grand schéma routier dont il fut le promoteur.

Or ce grand schéma routier impliquait encore d’autres dépenses que la seule requalification de l’actuelle A9. Il était censé boucler le Contournement Ouest de Montpellier entre l’actuelle A750 à Juvignac et l’actuelle A9 à Saint-Jean-de-Védas. Coût de cette liaison autoroutière : 200 millions d’euros supplémentaires.

Force est de constater qu’aucun de ces projets routiers n’est financé aujourd’hui.

Pour les écologistes, les choses doivent être claires : aucun argent des contribuables locaux ne doit financer le chantier de requalification de l’autoroute A9 actuelle et de sa liaison avec l’autoroute A750.

Ces projets autoroutiers relèvent de la compétence de l’Etat et leurs chantiers doivent être mis à la charge exclusive de son concessionnaire Vinci Autoroutes.

Les Montpelliérains vont subir un doublement du trafic et de la pollution engendrés par l’A9 et on voudrait, en plus, leur faire payer la facture … Cela n’est pas acceptable !

 

 

Pour la réunion d’une conférence des grands projets métropolitains

Il est temps de faire la lumière sur les incidences financières des grands projets portés durant l’ancienne mandature et d’établir de nouvelles priorités avec l’ensemble des cofinanceurs.

Nous proposons pour cela, qu’une conférence des grands projets métropolitains soit réunie dès la rentrée de septembre 2014. Y seraient conviés non seulement les acteurs institutionnels, mais également les membres de la société civile représentés au Conseil de Développement de l’Agglomération.

Les travaux de cette conférence pourraient déboucher sur un rapport réalisé sous l’autorité du Conseil de Développement et dont les recommandations pourraient, dès le mois de décembre 2014, éclairer les débats d’orientation budgétaire au sein des assemblées locales, municipales et métropolitaine.

Nous souhaitons que ce travail soit guidé par un objectif central : privilégier les investissements utiles à la transition écologique et au développement durable du territoire.

 

Christian Dupraz

Contact : 06 30 39 30 86

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